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Fait le 21/11/2021 • Aya B.
Voltaire est un écrivain philosophe du siècle des Lumières. Très connu,
il avait beaucoup de correspondances, a écrit beaucoup de livres historiques
et philosophiques. Toutefois il a eu maintes problèmes juridiques : exils
en Suisse, Allemagne, emprisonnements pour disputes… mais heureusement il
avait beaucoup de protections (amitié avec des rois étrangers) grâce à sa
notoriété. Il choisit de ne pas signer Candide, malgré le fait qu’on savait
qu’il en était l’auteur.
Candide est un enfant naïf qui grandit enfermé
dans le château de Thender Ten Trouck, en Westphalie (Allemagne). Son précepteur
est Pangloss, qui n’a comme chose à enseigner que « Tout est pour le mieux dans
le meilleur des mondes », une philosophie optimiste (soutenue par Liebniz dont
Voltaire se moque ici à travers Pangloss, le principe est "toutes les mauvaises
choses participent à un chef-d’œuvre"). Candide tombe ensuite amoureux d’une
jeune fille au château Cunégonde mais il est chassé à la porte du château,
puis voyage dans le monde à travers de grands événements de l’époque.
Candide est un œil naïf qui décrit donc ce qu’il voit sans en prendre parti.
Bien évidemment, Voltaire a utilisé le personnage de Candide pour donner une
image de sa société.
Dans cet extrait, Candide découvre Eldorado, une ville légendaire, utopique où on
pense trouver or, argent et toutes sortes de richesses imaginables.
Après avoir vécu plusieurs péripéties, Candide arrive par hasard, dirigés par le courant dans l’Eldorado, une utopie imaginaire, un pays mythique que Voltaire utilise pour critiquer la société occidentale en Amérique du Sud, accompagné de Cacambo. Ici, le roi et ses « sujets » leur font visiter la ville. Candide décrit, sans porter de jugement, à travers son œil naïf, la société D’Eldorado. L’Eldorado n’est pas seulement la « cité de l’or » comme son nom l’indique, c’est aussi un pays en paix.
Ici, « faire interroger » montre que c’est Cacambo, l’interprète, qui parle ; le « vieillard » représent
Candide est naïf, donc il pense que, comme en Westphalie, les habitants
d’Eldorado prient un Dieu. Il aurait pu demander s’ils prient un dieu, par exemple. Il
s’agit également d’un cas d’ethnocentrisme. Candide est habitué à une société où
l’on prie beaucoup ; il n’envisage donc pas qu’une autre société ne puisse pas prier
Dieu.
Le vieillard répond alors qu’ils ne prient pas. Voltaire insiste sur les adjectifs
qualificatifs « bon et respectable » : on n’a pas besoin de la prière pour être bon et
respectable, selon lui.
Le vieillard considère qu’ils n’ont pas besoin de demander quelque chose. En effet, Voltaire pense que la prière est inutile, et que les croyants occidentaux réclament, inutilement et sans cesse. Il y a une différence entre demander et remercier. Une vie sans religion serait donc meilleure.
Comme à la première question, Candide ne pourrait pas envisager qu’une cité n’aie pas de prêtres ; pour lui il doit, obligatoirement, y avoir des prêtres. Religion ne signifie pas clergé ou prêtre.
Encore une fois, il y a l’adjectif « bon », mais il y a aussi cette-fois « mes amis » et
« sourit », ce qui montre que le vieillard ne soupçonne rien et répond à toutes les
questions amicalement et de façon bienveillante.
Dans leur pays, le roi est au même niveau que les « citoyens », et il n’y a pas de
clergé : tout le monde est égaux et participe à la religion, alors qu’en France il y a
qu’un seul représentant de Dieu, un pape, des abbés, des évêques, etc.
spirituellement supérieurs.
Il y a une Hyperbole : « cinq ou six milles musiciens ». On rappelle que ce n’est pas un monde réel, juste un monde mythique à travers lequel Voltaire souhaite faire passer ses idées.
La réponse de Candide est d’abord exclamative (« Quoi ! ») puis d’une
énumération d’actions qui élabore les différents rôles du clergé en France. Cette
énumération a aussi un aspect comique. On constate que l’énumération débuté par
quelque chose d’assez positif (« enseignent ») puis se termine par une très négative
action (« font brûler »). En effet, tout d’abord, le clergé se charge beaucoup de
l’enseignement en France, en particulier les jésuites (c’est le clergé qui décide de
l’éducation ; ce n’est donc pas une éducation laïque, il s'agit d'une réalité historique).
De plus, ils débattent (« disputent »). Voltaire estime que beaucoup de débats
sont organisés sur des sujets théologiques, futiles.
Puis, ils « gouvernent ». En effet, Voltaire critique le fait que des religieux puissent
faire partie du gouvernement ou servir de guide à l’État. Pour lui, il est effrayant que
la religion puisse influencer le pays. En effet, des cardinaux pouvaient être ministres.
Ensuite, il dit qu’ils « cabalent ». Dans l’église, on conspire contre certains. L’église
est malhonnête. Elle cherche son intérêt personnel.
Enfin, le dernier verbe, « font brûler » évoque l’Inquisition, tribunal crée au
Moyen-Âge afin de brûler les sorcières, les hérétiques ou ceux qui gênaient l’Église
etc.
NOTE: Voltaire a suivi une éducation chez les jésuites
« Il faudrait que nous fussions fous » montre que les européens sont "fous". Il y a incompréhension du vieillard.
Candide, ayant toujours entendu des choses positives sur son pays de naissance, s’interroge. C’est la première fois que Candide remet en question le discours beaucoup trop optimiste de Pangloss, tout en ajoutant « Il est certain qu’il faut voyager », une réflexion philosophique. « Voyager » signifie « découvrir l’autre afin de réfléchir sur soi-même ». La rencontre de l’autre va permettre de découvrir l’indifférence, puis de se questionner sur nos pratiques.
Ici, Voltaire critique le protocole complexe (cérémonie au roi, système de hiérarchie, principe d’hérédité, etc.) de la cour de Versailles.
Les méthodes que Cacambo proposent pour saluer le roi sont ironiques, et très
comiques. Elles permettent à Voltaire de montrer l’ineptie de l’étiquette, à quel
point c’était exagéré et difficile à comprendre, complexe (exemple : la danse
baroque, où chaque pas de danse avait une signification particulière).
Puis quand Candide et Cacambo entrent, il y a un comique de geste qui donne un
aspect théâtral
NOTE: Voltaire était très riche mais n’a jamais été noble, c-à-d qu’il n’avait pas les droits de noblesse (port de l’épée …). Il trouvait cela injuste car il disait que le titre de noblesse devrait être attribué aux intellectuels.
Dans cette partie, il y a beaucoup d’hyperboles (« jusqu’aux nues » c-à-d
« jusqu’aux nuages », « mille colonnes »). Il s’agit d’un paysage paradisiaque,
merveilleux, féerique et exotique tel un conte de fée, qui nous rappelle que l’on se
trouve dans un conte : « eau pure », « grandes places », « eau rose », « canne à
sucre, girofle et cannelle » qui nous rappelle le commerce avec l’Amérique du Nord.
C’est une ville très différente de Paris (qui est rempli d’égouts et de cochons).
C'est aussi une cité où c'est le savoir qui règne (à ce que l'on voit à la dernière ligne)
Conclusion Dans le chapitre 18 de Candide, Voltaire
présente un pays utopique, Eldorado, afin de faire réfléchir en creux sur la société
européenne de son temps.
Cette critique est constructive dans la mesure où elle vise
à promouvoir les valeurs des Lumières : la bonté et la générosité, la liberté de pensée,
l’éducation et la culture, l’urbanisme maîtrisé.
Mais Voltaire ne livre pas encore de
système applicable. Ce chapitre constitue simplement une étape dans l’apprentissage
de Candide. Cette étape lui permettra de comprendre les valeurs nécessaires à l’épanouissement
de l’Homme, valeurs qu’il mettra en application dans le chapitre final du « jardin » (chapitre 30).